Alendil Langue pendue
Nombre de messages : 559 Age : 35 Alliance : Unknow Localisation : La Ville Rose Espèce : Byakko Nain Date d'inscription : 29/07/2007
| Sujet: La note du rêveur... Lun 10 Mar - 17:55 | |
| Mais regardez, regardez donc ces gamins qui accusent ce monde à coup de coeurs naïfs, l’innocence sacrée ! Qu’ils aient trois ou quatre ans, les mots sont leurs joyaux. Et de ces bouches là jaillit la Vérité ! Voici que dans un bus – une tribune sale parmi quelques autres, où l’humanité exhibe grossièrement ses facettes morbides – en de brèves secondes, je prenais aisément son parti. Un de ces garçonnets, tout sourire offert aux merveilles que l’on trouve à son âge, dans ces nefs flétries, a fait briller le jour aux écharpes brumeuses. Quelques scintillements soudains, comme autant d’étoiles dans une nuit glacée. Car ce que ces yeux là, mesdames et messieurs, ce que ces yeux scrutaient, prenait peau de trésor et l’on pouvait le voir dans son regard. On lui enviait alors ce monde de lumières enchantées, vous lui auriez envié.
Comment lui résister, à ce monde pétillant qui virevolte d’un œil à l’autre, en passant par le sourire de cet enfant vivant, là où tout ce qui l’entoure semble morne et sombre? Jusqu’à sa propre mère pour qui le charme est indolemment rompu, et qui agite paresseusement une main pour le dompter... Ô enfant, fuis, fuis cet ordre tragique qui veut fustiger ton âme et condamner tes jeux ! Je fus séduis si vite de la joie qui nimbait la silhouette, si jeune et pourtant si lumineuse, consciente autant que nous sommes des inconscients, que je m'en senti heureux. Le petit bonhomme m’invitait par son ignorance parfaite de mon existence, à rejoindre son ciel éclairé. Il partageait un monde que je ne voyais pas, dansant et piaillant si près de mon toucher, un monde de géants où il n'était qu'un évadé. Et le ronflement sordide de l’humanité qui continuait d’écraser les secondes, d’émietter les minutes, celles là même qui le mèneraient, dans vingt cruelles années, à perdre sourire et à gagner cernes, à peupler d’un blafard visage un autobus semblable à celui où je le vis m’émerveiller… " Paroles d'un enfant pendu." Inspiré d'un petit garçon qui jouait dans un bus de ville, notes instantanées prises sur mon téléphone portable par SMS pour pouvoir retravaillé ensuite le texte. | |
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