Le Royaume de Valinor
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 La Marionette.

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Alendil
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Alendil


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MessageSujet: La Marionette.   La Marionette. EmptyLun 17 Mar - 4:17

Ils sont brumeux, déformés par les écharpes de fantasmes qui se mêlent à eux, dans un brouillard cotonneux, épais, un brouillard lourd et étouffant qui m’entoure de toute part, où que mon regard se porte.
J’entends là bas des femmes qui suffoquent, écrasées par mes souvenirs.
Je ne me retourne pas, je n’ai pas besoin : je baigne dans mes souvenirs, ils me transpercent, me trempent, me noient, ils envahissent ma bouche, puis ma gorge et mes poumons, je les recrache par le nez, je les vomis par mes yeux.
Ils enserrent ma tête dans un étau blanc et humide, ils la ceignent d’une douleur atroce ; ils trônent sur mes épaules, m’épuisant de leur poids.
Je suis fourbu : je sens ma nuque craquer, j’ai conscience du moindre de mes muscles qui hurle au supplice, je pourrais les compter, je suis trop chargé, ils m’écrasent.
Je sais que mes tendons risquent de se déchirer, mes os menacent de se disloquer de mon squelette, un par un, tant ces souvenirs me pressent et me compressent.
Je peux ici entendre un enfant pleurer, parmi mes souvenirs.
Je voudrais lui offrir ma main, le prendre dans mes mains, mais je suis immobilisé, mon corps est occupé à rester entier, ma peau est étirée, trop étirée par les poids et les pressions.
J’entends les larmes de l’enfant s’éloigner dans les rires cruels de mes souvenirs ; et je le sais : l’enfant sera bientôt le pire des démons.
Ils ne sont plus brumeux, ils sont des murs, ils sont des barreaux, des chaînes à mes poignets, mes chevilles, mon cou et ma ceinture, ils m’ont enchaîné et me font danser comme bon leur semble : je suis la marionnette de mes souvenirs.
J’entends les cliquetis des chaînes qui bougent quelque part, et je vois mes membres bouger sans que je ne le veuille vraiment, sans que je ne comprenne pourquoi.
J’entends, mais ne vois pas.
Je sens l’odeur du métal humide, le goût amer et désagréable du métal sur la langue, il me saute au nez, il me gifle l’odorat, je sens des nausées m’envahir.
La fatigue me plante son dard dans les reins, j’ai mal au dos, ma mœlle épinière m’élance et me tire, elle geint et se plaint mais je ne puis que l’entendre.
Elle parle pour mon bien mais j’obéis aux chaînes de mes souvenirs.
Je sens mes souvenirs jouer avec moi, les murs se rapprochent puis se retirent, me faisant croire à une mort par écrasement, ils dansent autour de moi comme de pâles fantômes tous habillés de blanc, aux chaînes et au boulet ; mais je suis seul porteur de tels objets.
Les barreaux accablent ma poitrine, sapant ma respiration, me laissant pour mort en s’écartant, et je ne puis alors qu’en profiter pour reprendre mon souffle, haletant et bouleversé de l’effort.
Mes yeux fourmillent d’étoiles et ma tête devient sourde, tous les sons deviennent des échos sourds d’une réalité déformée par les caprices de mes souvenirs.
Quand alors, je me redresse, hagard et blessé, la main soutenant mes côtes brisées et tentant de combler la brèche d’où s’écoule un sang pourpre, quand je me relève ainsi pour défier mes souvenirs, alors ils rient de moi, ils jouent à avoir peur et fuient devant ma rage qui n’a plus aucune force.
Ils le savent et attendent patiemment que je retombe, épuisé par l’emballement de ma colère.
Et je reste là, agenouillé au sol, recroquevillé sur moi-même, jusqu’à ce que mes souvenirs viennent me moquer en me poussant du pied, me jetant complètement sur le sol, comme un chien.
J’entends une voix aimée qui appelle mon prénom et sa voix chaude est une chandelle dans une nuit glacée.
Mais mes souvenirs éteignent la flamme de leur humidité cotonneuse.
J’ai beau ramper sur le sol et gratter la pierre dure, j’ai perdu la voix et je ne puis savoir d’où elle venait.
Je suis dans le cachot de mes souvenirs, condamné à ce qu’ils me damnent et me fassent petit à petit devenir l’un deux pour que je les rejoigne.
Pour que je vienne danser avec eux dans la cellule d’un autre…

Al&dil
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