FUIR LAELITH ! (OUVERT)

Préambule :

Le soleil rouge du soir a laissé place aux lunes blafardes éclairant le chemin sinueux qui mène au hameau.

Trois silhouettes drapées dans de grandes capes, cheminent laborieusement sur les escarpements, d’un côté : le ravin vertigineux, de l’autre : la roche désolée, déchiquetée par les éléments qui s’y déchainent en hiver. Elles semblent pressées, elles sont encore à une bonne heure standard du village et ce chemin est certes le plus court, mais aussi le moins sûr.

Mais rien ne les fera renoncer, pas même une rencontre probable avec un troll des roches qui pullulent dans cette région. Le risque de se faire reconnaître par un clerc du Roi-Dieux est trop grand pour emprunter la route normale, tomber sur une patrouille des Gardiens des 6 Provinces, et de se faire mettre en geôle pour le restant de leur existence.

Les débris calcinés de leur porteur, bien visible aux abords du Marais des Languissants, fera peut être cesser la poursuite, mais rien n’est moins certain. En atteignant Zahul, ils trouveront peut être un contrebandier qui les tirera de cette planète.

Avoir offensé le Roi-Dieu a un coût ici bas. Elles n’ont eu de cesse de le mesurer au cours des 5 jours et 5 nuits de marche qu’elles viennent de vivre.

Les abords du village sont silencieux, ce calme apparent n’est troublé que par les bruits étouffés que l’on perçoit de la taverne. Rien ne pourrait faire penser que ce ridicule amas de maisons délabrées, est le repaire des renégats de la galaxie. Il leur faudra faire preuve de ruse et de finesse pour arriver à leurs fins.

Début :

« Amis, il nous faut manger, se reposer et surtout ne pas dévoiler qui nous sommes vraiment. Allons, c’est notre dernière chance de sortir vivant de ce lieu. »

Glarfindel s’avance, pousse la porte de l’Auberge et laisse entrer ses deux amis…..

La soirée était déjà bien avancée. Dehors, les ombres avaient pris leurs aises dans les rues, rares étaient les lumières qui osaient encore le leur disputer.

Dans un vacarme qui était devenu de plus en plus animé avec les arrivants, fixé devant le spectacle hypnotique des flammes, l'homme refaisait ses calculs. Enveloppé sous une lourde couverture, il soupirait à ses résultats, devant la chaleur protectrice de la cheminée.

"... ca va pas... hmpf... vais pas pouvoir tenir longtemps comme ca... satanés réparations...!!"

Cela faisait déjà une semaine qu'il cherchait de nouveaux clients. La fumée de son fidèle gagne pain par trop apparente, sans compter la mauvaise pub de ces derniers clients qui s'en était suivi, lui avaient rendu la vie dure. Il avait choisi d'attendre que la rumeur se tasse, que les visages connus s'en aillent et que les nouveaux remplacent les anciens.

Leur entrée avait été discrète, couverte par le brouhaha ambiant. Il ne les remarqua que du coin de l'oeil, trois nouvelles têtes. Trop discrets pour être arrivés à Zahul par hasard, trop nouveaux aussi pour avoir entendu parler de ses derniers contre-coup... le calcul était rapide, facile... de nouveaux clients...

A la suite de ses deux compagnons, Glarfindel, alors qu’il laisse se refermer l’huis dans son dos, lance un regard circulaire à la grande salle dont le feu qui crépite, diffuse une chaleur bienfaisante après cet harassant chemin. Personne ne se tourne vers eux à leur entrée, occupés que sont les clients à leurs discussions, ripailles et querelles. Dans le bruit ambiant, un joueur de womblas aurait renoncé à prétendre en tirer une note audible.

Derrière un comptoir hors d’âge, un commis remplit des chopes d’un liquide brunâtre et mousseux qu’il distribue aux clients accoudés.

Il repère une table libre, mais ses amis le devancent et s’y dirigent déjà, ils s’asseyent dos au mur, le regard tourné vers la salle et la porte. Tout en ôtant la cape qui le protégeait, il fait habilement glisser les pans de sa tunique afin de dissimuler, accrochée à sa ceinture, l’arme qui ne le quitte jamais. Ses compagnons ont fait de même, tous trois portent la fatigue dans leurs regards. La détermination aussi, celle de ceux qui n’ont plus grand-chose à perdre.

Le commis ne semble avoir remarqué leur présence, ils ont le temps d’observer l’assemblée. Il y a là des montagnards Egonzasthan, sans doute des éleveurs et des artisants des alentours, reconnaissables à leurs bottes pointues en peau de grasz. Deux marchands, peu discrets sur leurs activités munis du couvre chef cylindrique de leur ordre, en grande discussion avec un homme rablé la peau sombre flanqué d’un compagnon à priori étrange en ce lieu, un Arborénien. A coup sur l’équipage d’un contrebandier, les Arboréniens sont de fabuleux pilotes. Un indice de plus que Zahul dissimule un spatioport dans ses environs, et que les bruits qui courent à son sujet sont fondés.

Trois Elfnoïdes de Tahr reconnaissables à leur pectoral, sont absorbés dans un conciliabule mentat dans le coin opposé au leur. Les mouvements gracieux de leurs antennes cérébrales font danser les reflets orangés du feu qui les éclairent par instants.

Un mineur semble se quereller avec une femme elfe d’une surprenante beauté au coin du bar.

D’autres groupes bien plus bruyants et communs se disputent ou se congratulent grassement l’alcool aidant vraisemblablement.

Le tableau est rassurant en soit, trois Noldos, sembleront bien anodins en ce lieu. Aucune marque distinctive de leurs précédentes fonctions ne sont visibles, ce qui les rend plus anonymes encore. Reste à trouver un passeur.

« Nous prendrons chambre ici, il nous faut nous reposer, quelques crédits de plus à L’aubergiste ou plutôt à son commis nous donneront les renseignements que nous attendons. Je n’ai pas senti l’odeur d’ozone du spatiocarburant, mais rien ne ressemble plus à cette assemblée que celles des tavernes d’Alboran. Qu’en pensez vous ? »

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