Le Royaume de Valinor
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 [RP solo]Au nom de Zia et d'Agreste.

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AligbyIV
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MessageSujet: [RP solo]Au nom de Zia et d'Agreste.   [RP solo]Au nom de Zia et d'Agreste. EmptyLun 30 Avr - 18:54

Chapitre 1




Au sommet des immenses cimes sur lesquelles se trouvaient Castambouille, le vent puissant soufflait avec une force impressionnante, mais les arbres plus puissants encore ne bronchaient pas. Castambouille y prélevait de l’eau dans de grandes cuves naturelles. D’immenses pétales en forme de coupe et les feuilles infundibuliformes de ces gigantesques arbres recueillaient le liquide vital afin d’y puiser leur besoin. Les hommes de l’air avaient appris à s’en servir et y puisaient ce dont ils avaient besoin sans à avoir à se préoccuper ni de la qualité ni de l’abondance de cette eau. Vivant dans les arbres, ou sur les falaises, les Claprodes, surnommés les hommes de l’air, savaient profiter de chaque aubaine que leur proposait gracieusement la nature. Situés à des hauteurs égales à quelques centaines de mètre, les Claprodes s’étaient parfaitement adaptés à cette atmosphère différente et plus légère que celle du sol. Iceux avaient aussi du apprendre à vivre avec le risque perpétuel des chutes, qui, cela allait sans dire pour eux, étaient toutes mortelles. Leur vie élevée au cœur de la forêt n’en était pas moins riche en couleur. Si les troncs d’une taille phénoménale étaient d’un gris tristoune, les fruits, les fleurs et les feuilles qu’ils produisaient étaient multissimicolores. Le Gralia, le fruit versicolore de leur alimentation proliférait et ne nécessitait pas d’être cultivé, sa cueillette était malgré tout souventefois périlleuse. Tout comme le prélèvement qu’effectuait actuellement Castambouille. Une fois sa zahato (1) remplie, il accrocha sa lanière autour de son épaule, agrippa une branche et se laissa glisser sur quelques mètres avant de poser les pieds sur une branche plus grosse et plus épaisse. A vingt-deux ans, Castambouille connaissait tous les coins où l’on trouvait la meilleure eau. Celui-ci était un peu éloigné du campement mais l’eau y était désormais plus abondante. De plus, Castambouille pouvait y trouver quelques fruits rares qu’il dégustait en cachette. Il en trouva justement un qu’il glissa délicatement dans sa musette pour sa mère. Une ombre lui cacha le soleil, machinalement il leva les yeux au ciel et aperçu une balune, cet animal géant avait des ailes d’une taille impressionnante afin de permettre de soulever son poids imposant, mais était dépourvu de plumes. Castambouille regarda plus fixement et remarqua alors que la couleur carminée de la balune n’était pas normale.

Un danger.

Il chercha du regard la présence de rapace. Mais il n’y en avait pas, alors il le plongea dans la pénombre en direction du sol. Son cœur se mit à battre un peu plus fort. Il descendit sans faire le moindre bruit. Il vit un mouvement plus bas, mais il était trop loin pour savoir s’il ne s’agissait pas d’un animal, pourtant son cœur battait toujours plus intensément, et il avait l’impression qu’il faisant plus de boucan que toute la forêt. Il descendit encore d’une vingtaine de mètre. Il n’y avait plus de doute, des soldats humiens se déplaçaient en direction du village. Le jeune homme de l’air resta figé quelques secondes, le temps de se calmer, lorsqu’il fut un peu apaiser, il agrippa une liane molle et se laissa emporter jusqu'à une branche plus lointaine, il remonta alors sur un tronc massif pour reprendre de la hauteur et se mettre à l’abris des hommes. La seule précaution qu’il prit ensuite afin d’arriver au camp était de ne pas faire du bruit, il n’avait plus que l’idée de parvenir à temps.

Le hameau était composé de petites habitations fixées à même les arbres à des hauteurs dépassant parfois la centaine de mètre du sol. Lorsqu’il arriva auprès des huttes, il se glissa dans la cabane de son frère, plus vieux d’une dizaine d’année. Icelui tressait une corde pour réparer un pont en corde qui menaçait de céder. Lorsque Caribas vit les yeux de son frangin, il posa la corde et s’en approcha pendant qu’il reprenait son souffle.


-Des humiens, Caribas ! J’en ai vu une bonne trentaine qui arrivent par ici.

-Fi ! Va prévenir Palior, qu’il fasse évacuer les enfants, il faut donner l’alerte en silence surtout. Je vais prévenir papa et maman, file !

Castambouille ne se le fit pas dire deux fois, il s’accrocha à une corde et s’y laissa glisser directement dans le cabanon de Palior. L’homme qui entendit un bruit apparu promptement à son huis. Grand et massif, il était l’un des piliers du conseil de la tribu. Il n’y avait qu’une quarantaine de Claprode qui y vivait et Palior avait été élu membre du conseil à l’unanimité. Castambouille n’eut même pas eu le temps d’ouvrir la bouche que Palior avait compris, il rentra chez lui et tira puissamment sur une corde. Elle était reliée à une dizaine d’autre qui se répandait dans chaque habitation de bois. Elle ne faisait pas beaucoup de bruit mais tous les membres de la tribu sortirent de chez eux. Pour ceux qui étaient à l’extérieur, des enfants partirent les prévenir. Les hommes et les femmes Claprode vivaient constamment en alerte et tous connaissaient leur rôle.

Palior ressorti.


-Où les as-tu vu ?

-Près de l’arbre aux éolias, je suis venu tout de suite.

-Bien, il va leur falloir du temps pour grimper jusqu’ici, nous avons le temps de partir, va chez toi récupérer tes affaires, et quelques vivres, il faut partir, je vais chercher ma femme, nous réunirons les tous petits pour les faire partir aussi rapidement que possible, vite !

-J’y vais.

Voire la sérénité de son aîné l’avait un peu lénifié. Il se précipita chez lui et mis les quelques objets de valeur qu’il possédait dans une couverture qu’il replia en ballot et mis sur ses épaules. Sa mère entra dans la petite pièce. Ce n’était pas sa première fuite, et les réflexes étaient revenus.

-Casti, ça va ?

Le garçon opina du chef.

-Oui maman, où est Linia ? demanda Castambouille inquiet pour sa petite sœur.

-Ton père est parti la chercher, elle jouait avec son fenial (2). Aller, nous devons filer, ces maudits humiens ne sont pas près de nous lâcher la grappe.

Elle commençait à fulminer. A quarante-cinq ans, elle commençait à en avoir marre de ces fichues rafles. Ses longs cheveux étaient tressés et couraient le long de son dos. Tout comme l’ensemble des femmes Claprode, elle ne possédait pas de robe, mais un pantalon assez ample qui lui permettait de se mouvoir entre les arbres plus facilement. Sur les épaules, elle venait de déposer une sacoche en cuir, son chemisier qu’elle avait brodé elle-même était accroché à la taille par un fin cordon de coton. Son fils passa la porte et elle le suivit, une main sur son dos. Tout le monde était actif, les objets les plus utiles et les plus précieux étaient rapidement mais efficacement ramassés, les autres, les plus faciles à fabriquer étaient laisser sur place, ils seraient refait plus tard.

En cinq minutes, le village s’était pratiquement vidé, il ne restait plus que quelques hommes. Castambouille et sa mère arrivèrent auprès du chef de famille.


-Où est Linia ?

-Elle était avec toi ! lui répondit sa femme.

-Elle est partie te rejoindre !

-Ô Zia, je t’en pris rend nous notre fille ! implora la femme à la déesse de l’air.

Elle allait paniquer. Elle ne devait pourtant pas. Elle se ressaisit. Ma fille.


-Je vais la chercher, prend mon ballot papa, et filez, ne nous attendez pas, elle a du partir chercher les petits de sa fenial, les humiens n’iront pas par là-bas, sinon elle a du être emmenée par le reste du groupe, je vous rejoint. Partez !

-Fais attention Castambouille, je ne veux pas perdre à nouveau un enfant, je ne le supporterai pas. Que Zia te protège.

Les parents partirent retrouver le reste du groupe. Castambouille sauta pour atterrir sur la plate forme communale. De là, il grimpa à une corde pour atteindre un nouvel arbre. Il lui fallu dix minutes pour rejoindre le nid du fenial.
Linia essayait de trouver un moyen de mettre le nid dans la couverture. Le fenial la regardait les yeux grands ouverts, la tête penchée, émettant parfois un petit cri interrogatif. Dans d’autre circonstance, Castambouille aurait rit de voir l’animal se moquer ainsi de sa maîtresse, mais il n’en avait ni le temps ni l’humeur.


-Linia, les humiens doivent être au village, et toute la tribu est déjà partie, il faut les retrouver en vitesse.

-Mais je ne peux pas abandonner le nid, Shia m’en voudra toute sa vie. Regarde ses petits, on ne peut pas les laisser sans défense, ils vont mourir sinon.

Linia hochait la tête en parlant pour bien montrer sa détermination.

-Linia, laisse les, ce sont des animaux, ce n’est pas grave, on doit partir, maintenant.

-Tu ferais mieux de m’aider, si on finissait plus vite, on partirait plus vite ! déclara-t-elle comme si c’était une évidence que son frère aurait du remarquer bien plus tôt.

Castambouille céda et lui pris la couverture, il l’étendit sur ces genoux et pris le nid qu’elle lui tendit. Il pris ensuite une branche qu’il cassa et fit un nœud avec la couverture au dessus comme un ballot mais avec suffisamment d’espace pour permettre au fenial adulte de se glisser à l’intérieur.


-Voilà, ça ira comme ça, maintenant on file, suis moi !

Le reste des claprodes était parti dans une direction opposée à celle qu’il avait du prendre pour atteindre sa sœur. Pour les rallier, il allait falloir contourner le village avec suffisamment de distance pour éviter les soldats qui devaient piller le village en ce moment même. Il ne faisait pas de doute que les hommes du sol rechercheraient ceux de l’air pour les pourchasser, mais ils étaient bien moins agiles dans les arbres qu’eux. Castambouille eut une idée, mais il n’était pas sur que cela pourrait fonctionner. Il décida de monter à la surface de la forêt.

L’endroit n’était pas le plus approprié pour se lancer dans cette expérience, surtout chargé d’un nid de fenial et de sa petite sœur. Il leur fallu donc plus de temps qu’à l’accoutumée. Aussi haut, la lumière se faisait beaucoup plus abondante qu’en contrebas. L’air y était aussi plus agité.

Linia se demanda ce que son frère pouvait bien chercher ainsi, puis elle comprit. Il cherchait une balune azurée. Plus petites que les balunes ordinaires, celles-ci pouvaient aisément se poser et transporter un homme, voir même un jeune homme et sa petite sœur. Mais si les balunes azurées n’étaient pas rares, il ne suffisait pas d’en chercher une du regard pour en trouver.


-Comment va-t-on pouvoir en trouver une balune azurée qui acceptera de nous mener ? Tu as réfléchit un peu ? Qu’est-ce que tu peux être jocrisse parfois, grand frère !

-Fiche moi la paix !

Castambouille chercha son baluchon avec ses affaires, mais il les avait laissées à sa mère.

-Fichtre ! pesta-t-il.

Mais sa sœur sorti un petit sifflet avec un sourire en coin moqueur. Elle glissa le brimborion entre ses lèvres et souffla de tous ses poumons à l’intérieur. Castambouille la regarde, et ravala vite sa fierté pour laisser place au soulagement lorsqu’il vit apparaître deux balunes azurées. La plus vieille d’entre elles tournoya au dessus d’eux quelques secondes et décida de repartir. Mais la seconde, plus jeune, se posa sur le rebord d’une grande feuille réservoir. Contrairement aux balunes ordinaires qui ne possédaient aucun membre inférieur, et pas de plumes, les azurées, elles, en possédaient. En vérité, on aurait pu penser que les deux espèces n’avaient rien en commun si l’on ne savait pas que de nombreux autres points communs les réunissaient.

Castambouille et Linia s’approchèrent doucement de l’animal. Icelle les regarda tour à tour. Castambouille grimpa sur la feuille géante et en fit délicatement le tour. Il laissa la bête le sentir avec son bec mafflu puis il la caressa et fit monter Linia sur son dos avant de s’y hisser également.

La banule n’avait probablement jamais été montée par des claprodes, mais comme toutes ses congénères, elle savait instinctivement comment se laisser guider. Elle déploya ses ailes. Puis en un bond, la balune, la jeune fille, son grand frère et les fenials s’élevèrent dans les aires.






(1) La zahato est une gourde en peau avec en embout un bec en corne, elle se porte en bandoulière (se dit aussi : xahako ou bien encore zarako).
(2) Le fenial est un oiseau domestique affectueux que les Claprode utilisait souvent comme animale de compagnie. Pas plus grand qu’une poule, il est très coloré et intelligent.
PS : si la zahato existe réellement dans le pays basque, le fenial et la banule sont des inventions, mais fallait-il le préciser ?
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MessageSujet: Re: [RP solo]Au nom de Zia et d'Agreste.   [RP solo]Au nom de Zia et d'Agreste. EmptySam 12 Mai - 0:12

§2 : La cité du sol : Humusia(1)

Hatelo se réveilla en sursaut. Il était en nage, son lit était trempé. Dans la pièce, la chaleur avait quelque chose d’insupportable. Le jeune homme se leva et enfila un vêtement avant d’ouvrir les volets pour aérer la chambre. Ceux-ci grincèrent lorsqu’il les rabattit contre le mur. Le soleil était haut dans le ciel et dans les rues, les habitants vaquaient déjà à leurs occupations quotidiennes. Il se glissa dans la petite cuisine, mais personne ne l’y attendait. Du miel était posé sur la table, ainsi qu’un gros pain gris. Il prit de la viande salée dans la petite souillarde, ainsi qu’un fruit à jus qui allait se périmer. Il s’assit sans précaution sur le banc auprès de la table. Il se frotta le visage avec les mains pour se réveiller. Hatelo se coupa une miche de pain qu’il enduisit de miel avant de mordre dedans. Il entendit un bruit dans la rue, il reposa sa tartine sur la table et alla à la fenêtre pour voir ce qu’il s’y passait. Il s’agissait d’un corps expéditionnaire envoyé à la poursuite des rebelles claprodes. Vu la vague de rumeurs qui accompagnait les soldats, Hatelo n’avait pas de mal à comprendre que la troupe rentrait bredouille. Il quitta son point de vue pour s’habiller correctement. En se dépêchant, il pourrait arriver avant eux.


Il sortit rapidement et descendit en courant les ruelles sinueuses de la ville. Les remparts du centre ville étaient vieux et peu entretenus, les lierres couraient tout son long, lui donnant ainsi une couleur presque uniformément verte. Hatelo passa sous l’arche de la porte ouvrant voie à l’intérieur de la cité. La porte énorme et très lourde restait sempiternellement ouverte. Les rues étaient pavées, les éventaires ouverts exposaient leurs breloques, bibelots et autres brimborions, d’autres étalages de pitances, boustifailles, et victuailles en tout genre. Mais Hatelo n’y prêtait pas attention, pas aujourd’hui. Il se dirigea vers le palais consulaire. Lorsqu’il arriva devant le parvis du bâtiment, il remarqua alors que les soldats étaient arrivés avant lui. Il passa par une entrance arrière, puis dans la cuisine, sans que quiconque ne le remarque. Il entreprit alors de se diriger dans les couloirs sinueux et inusités du palais. Il se glissa alors dans une petite salle, étrangement personne ne venait dans cette aile du palais, comme si elle n’existait pas. Pourtant, Hatelo la considérait, lui, comme la plus importante. Il s’assit alors sur un petit tabouret et posa son oreille contre la cloison. De l’autre côté du mur, une agitation semblait secouer le conseil. Le consul exigea alors le silence. Hatelo était arrivé à temps.


-Bien, Talo pouvez vous expliquer ce qui s’est passé ?

-Et bien, c’est-à-dire qu’il ne c’est pas passé grand-chose, lorsque nous sommes arrivés, le camps venait d’être déserté quelques minutes plutôt…

-C’est là votre excuse, Talo ?

Le consul n’appréciait pas Talo, mais il était un jeune colonel aimé promu par famille Orate qui avait encore un pouvoir influent. Cependant même soutenu par les Orates, il ne pouvait cumuler les échecs. Or c’était la deuxième fois qu’il rentrait sans résultats.

-Quelle était votre excuse déjà la dernière fois, demanda le vicaire de l’Agreste, la pluie qui vous a empêché de monter aux arbres, il me semble ?

Il fallait qu’il s’en mêle celui-là, forcément, pensa Hatelo.

-Exactement, votre éminence, votre mémoire ne vous fait pas défaut. Vous avez exigé que nous prenions la traverse de Litilia pour ne point nous faire repérer, et le temps que nous avons perdu a su profiter aux nuages. Dommage que vous ne sachiez pas commander aux dieux de la pluie…

-TALO ! s’exclama le consul. Non seulement, vous accusez notre éminence mais en plus vous osez blasphémer en sa présence !

Bah, voyons, tu préfères le faire en son absence, cauteleux ! jugea Hatelo.

-Voyez, membre du conseil, continua le consul, ce que peut faire le laxisme. Non seulement, le colonel est incapable de retrouver les claprodes, mais en plus il se met à être outrancier. Veillez sortir maintenant, le conseil a à discuter de votre cas.

Hatelo maugréa, Talo était allé un peu trop loin. Il ne pouvait voir ce qui se passait dans la salle, mais il savait que plusieurs des familles présentes ce soir réprouvaient probablement les paroles du colonel. Talo n’avait jamais été très doué pour la politique, et cette fois-ci les Orates n’allaient guère apprécier qu’il les ait ainsi discrédités. La famille Orate disposait encore de nombreux soutiens parmi les familles les plus influentes et parmi une couche de la population, mais l’attraction de l’Eglise d’Agreste, farouche adversaire de la maison d’Orate, s’étendait à une vitesse inquiétante.

Le conseil délibéra pendant une bonne heure de ce que pouvait bien faire le consulat contre les forces rebelles. Puis, le vicaire prit à nouveau la parole.


-Chers membres du conseil, je sais que je ne suis pas vraiment l’un d’entre vous, mais j’aimerais vous donner mon avis.

Le consul sauta sur l’occasion.

-Le conseil sera ravi d’entendre vos sages recommandations.

-Merci, consul. Je pense qu’il est temps de mettre fin à cette rébellion. Nous ne pouvons plus accepter de nous faire ainsi humilier. Déjà que ces impies osent afficher leurs croyances abjectes, mais en plus à cause d’eux nous sommes insultés et nous passons pour des incapables. Il est donc temps. Temps de les attaquer fatalement. Il faut rechercher et détruire la cité des hauteurs.

Hatelo frissonna. Il ne pouvait faire ça. Il entendit les Orates contester la proposition mais le consul lui l’adorait. Sauf que les orates n’étaient pas en position de le combattre en ce moment. Hatelo entendit alors le reste de la décision avec dépit. Il décida de rentrer chez lui.


(1) A noter que les habitants d'Humusia sont appelés "Humiens", ils sont tout comme les Claprodes des "humains".
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MessageSujet: Re: [RP solo]Au nom de Zia et d'Agreste.   [RP solo]Au nom de Zia et d'Agreste. EmptyLun 13 Aoû - 15:36

§3 :Hatelo et l'expédition


Ce fut Talo qui fut chargé du recrutement de corps expéditionnaire. A défaut de pouvoir empêcher l’expédition, ils avaient rudement négocié afin de voir leurs favoris prendre en charge l’affaire. Hatelo était allé déposer sa candidature. Il voulait faire parti de l’expédition. Il devait y avoir une quinzaine de personne. Le but était de découvrir la cité et donc le groupe devait être discret. Il ne saurait pas s’il serait pris tant qu’il n’aurait pas rencontré Talo, mais celui-ci était très occupé en ce moment. D’autant plus que le vicaire était sur son dos. Il surveillait la préparation de l’opération de très prêt. Ce qui n’était pas pour plaire à Talo. Cependant, il devait s’y faire et jouait donc le jeu. Le vicaire ne pouvait au moins pas lui reprocher de préparer l’équipée à la va-vite. Toutes les candidatures étaient sérieusement envisagées. Talo ne laissait rien au détail. Jusque dans le choix des victuailles qui devraient être prises et les vêtements à porter pour mieux se camoufler et être discret. Talo pouvait être réputé ne pas aimer et ne pas être aimer par le vicaire, il n’en demeurait pas moins qu’il s’appliquait avec un zèle presque excessif. L’excursion allait commencer dans une demi-douzaine de jour. Talo était pressé de partir. Mais il aurait aimé qu’il lui soit confirmé qu’il partait bien. Il ne doutait pas que Hatelo veuille le prendre, après tout ils étaient amis et avaient des buts communs, mais son absence de réponse ne lui était pas familière. Il se dirigea vers le logement de son ami.

La ville était en ébullition. Une tension se faisait ressentir. Les prêches du vicaire étaient de plus en plus vifs. De très nombreux jeunes volontaires en quête d’aventure s’étaient présentés ; tout comme lui. Mais eux, à la différence de lui, n’avait pas la même perception des claprodes.

La cité était bien éclairée en cette période de l’année. La pluie avait cessé de tomber depuis quelques semaines. La maison de Hatelo, une demeure orate, bien que pas loin d’être l’une des plus grandes de la famille était tout de même imposante pour des humiens qui vivaient plus habituellement dans des immeubles regroupant deux à trois familles complètes. Mais les orates, en plus d’être une riche et influente famille, était assez nombreuse. Il n’était pas rare que les jeunes hommes de l’âge d’Hatelo ne fussent pas mariés, pour Talo, plus jeune encore, il était dans la normale de ne pas l’être. Hatelo vivait encore avec ses parents, sa grand-mère paternelle et trois de ses sœurs, les deux aînés étant mariés et partis de la maison. Lorsque Talo se présenta, la porte s’ouvrit sur un jeune page aux livrées domestiques. Le jeune serviteur reconnut le visiteur et le fit entré et attendre dans le hall. Le tapis, les tentures et les tapisseries étaient de très bonnes manufactures. Bien que pas luxueux, ils étaient toutefois très chaleureux. Les murs épais de l’ancienne bâtisse étaient très épais et la fraîcheur se glissa le long du corps de Talo. Un léger frisson le parcourut des pieds à la tête. Il aimait cette sensation. Il retira ses chausses afin de pouvoir poser ses pieds nus à même le carrelage froid ; avant de grimper sur le tapis après quelques secondes d’un nouveau frisson. Oleta la maîtresse de maison et grand-mère d’Hatelo, vînt l’accueillir.


-Bonjour, jeune homme. Mon petit-fils n’est pas encore rentré, il est plutôt débordé ces temps-ci. Mais cela fait un moment que nous ne nous sommes pas tenus mutuellement compagnie, prendriez-vous un jus de cassassailles avec moi ? Je les ai cueillit ce matin et je n’ai pas pu résister à l’envie de m’en presser quelques une…

Le garçon, à qui la politesse interdisait qu’il refuse, accepta donc, avec bon cœur malgré tout. Les cassassailles étaient chères, et il n’était pas du genre à cracher sur un bon jus.

Ils entrèrent dans le petit salon de réception. La pièce n’était pas très grande et éclairée par la lumière des bougies plus que par celle naturelle des rayons du soleil qui s’introduisaient par les petits ajours. La cheminée massive en pierre s’imposait sur une grosse partie du mur, mais était actuellement éteinte et propre. La vieille femme se posa sur des cousins posés à même le sol pour faire face à la petite table basse sur lesquelles étaient attendaient quelques gâteaux au miel. Elle fit un signe d’invitation à l’égard du jeune homme qui vint se placer en face d’elle. Elle prit la carafe en étain et en versa dans les deux verres. Du liquide encore tiède s’échappaient des parfums sucrés et alléchants. Hatelo porta la coupe à ses lèvres et s’abreuva de la précieuse boisson.


-Il est vraiment merveilleux. Cela fait longtemps que je n’en avais pas bu.

-Vous ne passez plus guère chez nous ces temps ci. Il est vrai que les nouvelles fonctions de mon petits fils ne lui laissent que peu d’occasion de se reposer et de rester ici en place plus de cinq minutes, si ce n’est pour des rendez-vous important. J’ai appris que vous aviez demandé à être intégré à l’équipe d’intervention, est-ce exacte ?

-Oui. Cependant, je ne sais pas, c’est étrange, Talo ne m’a donné aucune réponse. Cela ne lui ressemble pas, et…

-Ah, je vois mieux les raisons de ta visite. Il ne s’agissait évidemment pas de venir se faire ennuyer par les caquetages d’une vieille commère comme moi, le taquina-t-elle.

-Vous ne m’ennuyez pas, c’est juste que…

-… que vous êtes impatient, comme toute personne de votre âge. Ne vous en faîtes pas, vous aurez rapidement votre réponse. J’y veillerai personnellement s’il le faut…

Elle lui adressa un clin d’œil complice. La vieille femme derrière sa gentillesse et sa bonhomie apparente était très intelligente et connaissait probablement déjà la décision de Talo à son égard. Mais Hatelo savait qu’il n’obtiendrait aucune réponse de la dame, pas même un indice.

Hatelo décida d’attendre le retour de Talo qui ne devait pas tarder selon les dires de la maîtresse de maison et conversa donc avec elle de sujets légers pour l’essentiel. Il n’eut effectivement pas à attendre longtemps. Hatelo entendit le bruit de la porte d’entrée se refermer. Il se leva.

Hatelo entra dans la pièce afin de rejoindre la cuisine de l’autre côté du salon. Il se figea en voyant son jeune ami debout, sa grand-mère assise buvant un jus de cassassailles. Il soupira, il savait qu’il devrait faire face à cette situation tôt ou tard.


-Bonjour, Hatelo.

-Bonjour, Talo. Je suis venu parce que tu ne m’as toujours pas confirmé que je partais avec toi.

-Je sais. Et je ne le ferais pas. Hatelo, je suis désolé de te le dire, mais tu ne feras pas parti de l’expédition. J’ai énormément de candidat et…

-Et quoi ? Tu sais que je suis un des meilleurs frondeurs de la cité. Tu sais que je suis avec toi dans ton combat, que j’ai toujours été fidèle à votre famille et à ses préceptes…

Le jeune homme débitait ses paroles à vive allure. Pendant tout le temps de l’absence de réponse de Talo, il s’était répété maintes fois toutes les raisons qui faisaient qu’il serait choisi et que par conséquent il devait être confiant. Pourtant malgré toutes ses bonnes raisons, et il en avait probablement oublié en chemin, il avait su, bien qu’il ne savait pourquoi, qu’il ne serait pas prit par son ami.

-Dans cette expédition, j’aurais été ton meilleur allié. On se connaît depuis tout petit, pourquoi est-ce que tu me fais ça hein ?

Il était désormais devenu tout rouge et n’arrivait plus à se calmer. Il ne comprenait pas et cela l’agaçait au plus haut point. Il se sentait trahi par son ami. Il voulait vraiment faire parti de cette excursion. Il en avait besoin. Il attendait ce moment depuis trop longtemps. Le moment de se montrer enfin utile.

-Je ne fais pas ça contre toi Hatelo. Cela vaut mieux pour toi. Il ne s’agit pas d’une de nos parties de chasse aux claprodes auxquelles nous jouions enfants.

-Mouais, me protéger c’est ça. Je ne suis plus un enfant et je sais me défendre, alors ne me sort pas tes balivernes !

-Si Talo te choisissait, répondit la vieille femme, on pourrait l’accuser de ne s’entourer que des siens. Il s’agit d’une vraie guerre politique. Et nous sommes de plus en plus mauvaise posture chaque jour. Nous ne pouvons nous permettre de laisser de si bonnes occasions au vicaire. Il sauterait probablement sur l’occasion pour réduire notre travail à néant. Je vais être franche Hatelo, nos chances sont infimes.

Oleta avait parlé posément, sans même prendre le soin de se lever ou de se tourner vers son invité. Hatelo lui s’était calmé. En répondant aux interrogations du jeune impatient, elle lui avait interdit de pouvoir répondre. Elle savait qu’il ne polémiquerait pas avec elle. La décision avait peut-être même été prise par ses propres soins.

-Bien, je vous comprends, déclara-t-il bien que ce ne fut pas le cas, je vais vous laisser. Je n’aurais pas du rester tant. Je vous remercie pour votre chaleureux accueil en votre demeure ma dame. C’était un plaisir que de boire un de vos jus de cassassailles.

-Et ce fut un plaisir que de vous avoir à nouveau à mes côtés pour le partager. Veuillez m’excuser de ne point me lever pour vous raccompagner à la porte. Talo, aurais-tu l’obligeance de le raccompagner dehors ?

-Oui grand-mère, je le fais immédiatement.

Les deux hommes se dirigèrent vers la porte.

-Tu sais, je suis vraiment désolé, je sais que ça comptait beaucoup pour toi…

-Oui. Au revoir, répliqua-t-il.

Il prit ses affaires et quitta la maison sans même un regard pour son camarade d’enfance.

Talo referma la porte. Il savait que Hatelo réagissait normalement comme un adolescent vexé et que cela lui passerait, mais il était toutefois mal à l’aise.


-Oui c’était nécessaire, nous avons déjà eu cette conversation, rétorqua Oleta à la parole encore non prononcée.
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